L’évocation de l’histoire de l’aviation commence, le Morane S, le Blériot XI, le Morane H et le Déperdussin prennent le ciel et réalisent quelques belles arabesques.

Les quatre tableaux suivants sont consacrés au centenaire de la fin des combats et de l’armistice de la Première guerre mondiale, ils rendent hommages aux As tombés au champ d’honneur dans le ciel de France pour la liberté de notre pays. Les premiers combats s’engagent, le Leopoldoff décolle et engage le Morane type H dans un combat rapproché. Puis c’est le tour du Bristol Fighter F2B, du SE-5A, du BE-2C et du Sopwith triplan de décoller pour essayer d’abattre les Fokker Triplan DR-1. Le réalisme des manœuvres effectuées et la pyrotechnie immergent les spectateurs qui en l’espace de quelques minutes se retrouvent plonger dans l’ambiance angoissante de 1914-1918.

Hommage aux ailes françaises, le dernier Spad XIII encore en état de vol au monde décolle, effectue quelques passages puis s’éloigne. Il revient accompagné du Rafale  à vitesse minimum pour évoquer les 100 ans de la chasse française. Une fois le ciel dégagé et le Spad reposé, vient donc le tour du Rafale Solo Display, avec son nouveau pilote, le capitaine Sébastien Nativel dit « Babouc ». Il débute dans le ciel de Cerny sa saison française avec une très belle présentation avec notamment une nouvelle figure, le tonneau face public et une nouvelle livrée rouge et noire assez agressive.

Puis ce sont les années 30 avec l’évocation de l’aviatrice Adrienne Bolland aux commandes du Caudron G3 qui a traversé la Cordillère des Andes, et un trio de MS-317 à ailes parasols. Les vrombissements des trois moteurs BMW se font entendre et le Junker-52 « Tante Ju » décolle porte latérale ouverte laissant apercevoir des parachutistes. Le temps qu’il s’éloigne pour atteindre l’altitude de largage, le second Junker-52 et un Fieslerstorch effectuent leurs démonstrations. Le public lève alors la tête un peu plus haute pour constater le retour de Tante-Ju qui, vertical terrain, largue les parachutistes du Raid qui effectuent des figures de précision, et dès que le premier parachutiste touche le sol, c’est une salve d’applaudissements qui retentit.

Après l’évocation de la Luftwaffe avec la démonstration des deux Junkers, c’est le temps des Warbirds, au décollage tour à tour le P-51 Mustang, les Sea Fury FB-11 et T-20 (un biplace jamais vu en France) prennent l’air pour nous offrir de belles démonstrations, ponctuées par des sifflements et quelques fumigènes du Sea Fury.

Puis retour sur deux célèbres évènements clés de la Seconde guerre mondiale, avec une évocation de la Bataille d’Angleterre avec dans le rôle des alliés, un Spitfire Mark XIV et un Curtiss H-75A Hawk et dans le rôle de l’ennemi allemand un Buchon HA-112 et c’est parti pour un combat acharné.

Un Boeing Stearman,  un Ryan PT-22A ,  et douze T-6 décollent. Nous sommes le 6 décembre 1941 à Hawaï sur la base de Pearl Harbour, c’est le week-end et quelques aviateurs en profitent pour s’amuser dans le ciel. Tout d’un coup, une douzaine de T-6 (symbolisant le zéro japonais de l’époque) attaque le terrain. Les explosions au sol et les effets simulant les explosions de défense aérienne (DCA) en vol plongent les spectateurs dans l’enfer de Pearl Harbour. Au fil des années, ce tableau réaliste est devenu mythique et symbolique du « Temps des hélices ».

Pas le temps de souffler, juste à peine le temps de se rafraîchir car cette année il fait chaud, c’est le moment où la funambule de l’air, la wingwalker Danielle présente son numéro sur la nouvelle livrée rose et blanche de son Boeing Superstearman. Un autre numéro de pilotage de haut vol nous est offert par l’EVAA qui fête cette année ces 50 bougies et propose un joli duo de voltige synchronisée d’Extra 330SC, bon anniversaire à l’EVAA.

Voici le moment que nous autres passionnés d’aviation attendions. Le Corsair F-4U, et oui l’avion de Papy Boyington et des Têtes Brulées ! Après 10 ans de travail, il revole enfin grâce à l’association des Casques de Cuir et à la ténacité et l’obstination des frères Salis !!! Alors qu’il achève une belle démonstration après un magnifique passage à l’anglaise laissant admirer sa ligne caractéristique et s’éloignant dans le ciel, nous pouvons déjà voir au loin la silhouette d’un gros avion qui se rapproche. C’est une démonstration du Breguet Atlantic II en service au sein de l’aéronautique navale qui est ponctuée par un passage soute ouverte et par une belle remise de gaz.

Puis une nouvelle formation d’avions se présente à l’horizon, celle de l’aéronautique navale et de l’association « Cocardes Marines ». Elle est composée d’un Morane MS761 Paris, d’un Falcon 10, du Corsair et de 4 Rafale M de la 12F. Elle croise deux Morane MS-733 Alcyon avec leurs fumigènes. A la fin du passage, le ciel est libre pour la démonstration des Morane, puis place à la fureur et à l’action, la 12F prend le pouvoir et offre aux spectateurs des croisements des quatre Rafale, deux avions en configuration appontage face à deux avions lancés à pleine vitesse, bref que du bonheur ! Merci pour ce tableau qui restera comme un moment fort de l’édition 2018. Sacrés Lascars !!!

Place à la voltige et au silence, c’est le tour du planeur de dessiner de belles figures magnifiquement matérialisées par des fumigènes de couleurs bleu-blanc-rouge. L’effervescence envahit le car podium de l’armée de l’air, les officiers de communications sont en place, et voici que les huit Alpha jet arrivent face au public et débute leur démonstration par une montée aux couleurs du drapeau français. Mesdames, Messieurs, la Patrouille de France !!! Une des nouvelles figures très spectaculaires, c’est la boucle parallèle des deux box, très artistique !!!

Retour dans les années 50, tour à tour deux DC-3, trois Beechcraft Be-18, le Lockheed Electra ainsi que deux Flamant décollent pour offrir un joli défilé inédit, ainsi que quelques beaux passages, et pour finir un magnifique croisement percussion des Flamant.

Dernier avion de l’armée de l’air pour cette édition 2018, ce sera le vénérable C-160 Transall qui a gratifié le public d’un beau posé d’assaut suivi d’un décollage court et d’un passage rapide !!

Nous enchaînons avec trois magnifiques avions assez rares, un Bellanca Cruisemaster 14-19, un Stinson et le Spartan qui viennent rappeler à leur tour que l’aviation de l’époque, c’était aussi l’aviation de loisir. Aussitôt les avions posés, c’est la patrouille Carnet de Vol qui offre pour la première fois à trois avions, un Pitts, un Bonanza et un Extra, une superbe démonstration de voltige aérienne.

Alors que la musique des Rolling Stones commence, hommage à l’aviation légère de l’armée de terre et sa Gazelle en mémoire des actions menées par les hélicoptères français en Indochine notamment. Puis nous avons droit à une démonstration de « close air support » avec le Cessna Push-Pull pour l’observation, puis les Skyraider pour l’attaque et enfin le Bronco pour le bombardement et la vérification, le tout terminé par un spectaculaire mur de feu !!! C’était la guerre du Viêt-Nam version 2018.

Pour finir, place à l’armée suisse, avec quelques passages du Morane MS-406, et peut être le clou du spectacle de l’édition 2018, la première apparition du F/A-18C suisse dans le ciel de Cerny. C’est une véritable démonstration d’agilité, de maniabilité et de puissance du pilote présentateur officiel du Swiss Solo Display « Vincent », qui enchaîne boucles, passage rapide et vrilles à plat bluffantes.

Si la Patrouille de France a assuré une partie du spectacle dimanche, il faut noter, pour les amoureux de la patrouille Breitling et de ses six L-39 Albatros, que les heureux spectateurs du samedi ont pu assister à leur retour avec au programme voltige en patrouille, croisements, tonneaux train sorti et enfin largage de leurres pour terminer lors de l’éclatement final !!

Voilà c’est fini !!! Vivement l’année prochaine pour une nouvelle édition du Temps des hélices !!! Merci aux organisateurs, pilotes, mécaniciens, bénévoles et militaires pour leur accueil et leurs disponibilités. 

Rendez-vous en 2019  !!!

Textes et photographies - Laurent Casaert et Étienne Daumas